Et si on embarquait les VTT dans le train pour un week-end entre amis ou en famille à travers les Vals du Dauphiné, de gare en gare et de château en château ?
« Le bruit lointain du monde expire en arrivant / Comme un son éloigné qui affaiblit la distance / À l’oreille incertaine apporté par le vent ». En relisant Le Vallon*, ce célèbre poème de Lamartine, vous serez probablement tenté par une virée dans ces paysages vallonnés de la vallée de la Bourbre qui inspirèrent l’auteur des Méditations, lors de ses nombreux séjours au château de Pupetières, chez son ami et éditeur Aymon de Virieu. Avec ses reliefs tout en douceur, à l’écart des massifs montagneux qui se détachent au loin, cette ancienne zone frontière entre le Dauphiné et le royaume de Piémont-Sardaigne déploie ses nombreux châteaux dans des paysages bucoliques et préservés.
Le rendez-vous est pris à 10 h 30 à la petite gare de La Tour-du-Pin – un bon horaire pour trouver de la place pour les vélos.
Au programme : la "Trans VDD”, une randonnée tranquille de 50 km entre sous-bois et chemins vicinaux.
Avant de repartir, faites une étape au musée de la galoche, cousine du sabot très en vogue au XIXe siècle.
Il est temps ensuite de reprendre les vélos par les petites routes goudronnées qui montent et descendent entre les hameaux de pisé. Direction Pressins, à 15 km, au-dessus du lac de Paladru, où vous pourrez faire escale pour la nuit.
Passant par Valencogne, joli village rural sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle (GR65), tout le monde en profite pour remplir sa gourde à la fontaine, près de l’église.
À l’église de Notre-Dame-des-Vignes, sur les hauteurs, la Madone érigée en 1903 pour protéger les vignobles du phylloxera invite à embrasser le vaste paysage piqué de clochers, qui inspira Lamartine et tant d’autres artistes. “La nature est là qui t’invite et qui t’aime ; / Plonge toi dans son sein qu’elle t’ouvre toujours.”
Châteaux du Tournin, du Pin, de Juvenon, de Colombier, de Marlieu… Au fil de la balade, au détour des vastes champs de blés, ces demeures seigneuriales laissent entrevoir leurs tours vernissées. Si la plupart ne s’ouvrent que lors des journées du patrimoine, le château de Virieu se visite tout l’été. Selon la saison, vous pouvez y prévoir une escale !
L’ancienne forteresse médiévale, dressée au-dessus du village, a fière allure avec ses jardins à la française et son jeu de toitures. Derrière l’imposante porte aux 2115 clous, on retrouve les souvenirs des trois illustres familles dauphinoises qui s’y sont succédés – les Prunier de Saint-André, les Clermont-Tonnerre et les de Virieu, actuels propriétaires et résidents du château.
© Librement inspiré du texte écrit par Véronique Granger, pour le Magazine ALPES ISHERE #06 - Mai 2020